Introduction
Avant tout le bon dobson est celui qui vous permettra
d’observer avec plaisir quelques soit son diamètre! Même si cela apparait
comme subjectif ce critère est fondamental. Ce texte reprend quelques grands
principes, par conséquent, il n’y a pas de plans de construction mais simplement
quelques prémisses d’approches conceptuelles.
Ceci étant pour les autres critères mieux vaut éviter
la phraséologie imprécise du type : « aussi net que dans une lunette
APO », « comme les photos sur internet ou dans les magazines »,
etc. Une base minimum d’approche scientifique s’avère donc nécessaire sans toutefois se prendre au sérieux. Pas
besoin d’avoir un bagage important pour cela, les littéraires peuvent aussi
faire de la science, même parfois mieux que les scientifiques dûment estampillés... Il ne faut pas oublier qu'on fabrique des télescopes pour les utiliser! Je ne discute pas de la
qualité des optiques ici, qui est bien sûr un sujet à part entière Ceci est un
blog, donc par définition ce n’est pas complet, je peux éventuellement répondre
aux questions sans prétentions…
La deuxième chose est qu’il ne faut pas toujours s’appuyer
sur le discours des fabricants, car souvent sous le prisme du marketing et de la
sur-communication dans certains cas (ce qui cependant est logique). Il faut
toujours éviter de faire de la comparaison asymétrique. Combien de fois
n’a-t-on pas eu à faire face à des considérations du type : « l’unique
fabriquant de dobson de très grands diamètres », « le ciel en
résolution d’enfer », « votre télescope peut faire cela ?
(images à l’appui…) », etc.
Ces affirmations de communication à vocation quelques
peu incantatoires existent et révèlent, la plupart du temps, souvent un fond de
vérité. Il convient donc à l’amateur de se doter des outils a minima pour éviter
de se tromper avant d’acquérir, ou mieux, de fabriquer un dobson de grand
diamètre. Se donner les moyens de jouer avec un télescope de grand diamètre est
une démarche qu’il faut vraiment s’approprier sinon il y a risque de décrochage avec l'envie... C’est pourquoi faut aussi croire en sa propre évaluation des
différents principes de constructions et aussi s’inspirer de ceux présents sur
les sites spécialisés, les blogs et surtout les forums comme Astrosurf (le forum
historique des amateurs dans la sphère francophone), Webastro ou pour ceux qui
maitrise,t les langues étrangères des forums étrangers comme Cloudy Night
(USA), Astrotreff (Allemagne) et bien d’autres.
Faire sa propre évaluation en connaissance de cause
c’est aussi bien mieux s’approprier un instrument que l’on achète ou mieux que
l’on fabrique soit même.
Les mouvements : roulements ou pastilles de teflon/stratifié ?
Les mouvements doivent être fiables et fluides. Pour
un grand diamètre (à partir de 500 mm même si c'est subjectif...) le choix d’un mouvement monté sur
roulements est un indice que l’équilibrage a été conceptuellement pris en
compte au départ.
Si un petit dobson de taille moyenne genre T500 ou
inférieur ou petit comme T300 ou inférieur, se satisfait avec bonheur d’un
mouvement FRP (ou autre) plus téflon, on ne peut pas en dire autant d’un grand
diamètre qui ne doit souffrir d’aucune incertitude mécanique à ce niveau. Un
gros télescope FRP/Teflon aura plus tendance à coller au démarrage car plus
lourd en l’absence de roulements. Évidemment, il faut être un peu plus
rigoureux sur la construction pour éviter que le télescope « roule tout
seul » et fasse la girouette au vent. L’équilibre se gère en associant par
exemple soit un contre poids coulissant sur un des tubes, soit un léger frein
ou les deux. Les roulements présentent de nombreux avantages : pouvoir
faire des guidages manuels très fins à forts grossissements, mouvement sans
collage au démarrage, freinage paramétrable en fonction de la force du vent
(cas du télescope sans jupe) On a ainsi une meilleure facilité pour un
entrainement motorisée. Les mouvements peuvent donc être d’une douceur extrême
même proche du zénith, ce qui n’est pas forcément le cas d’un gros télescope
Teflon sur stratifié granuleux (type FRP par exemple). Contrairement à une idée reçue les
systèmes de freins ne sont pas contraignants surtout pour les grands diamètres.
Ils permettent de régler finement les paramètres d’équilibrage.
La stabilité en observation.
Cela ne se résume pas à seulement mettre une tape sur
la cage secondaire et regarder ce qui ce passe à l’oculaire… c’est ce qui est
vaguement décrit comme de l’élasticité à l’oculaire… Il y a d’une part l’amplitude de la
perturbation et d’autre part sa vitesse d’amortissement. La meilleure stabilité
est donnée par une remise à zéro de l’amplitude sans hystérésis et sans
oscillations notables en moins de 2 secondes au moins en cas de choc bref contre
la cage secondaire par exemple.
La cage primaire
Une bonne cage primaire est une cage autoportante dont
la structure triangulée participe à la stabilité générale de l’instrument et à
l’accrochage des tubes serrurier. Il n’est pas nécessaire que cette cage soit
très haute contrairement à une idée reçue, mais une cage « taille
basse », si elle participe à un gain en hauteur de 15-25 cm aux
branchements des tubes c’est déjà considérable en terme de gain de stabilité.
Cela confère une triangulation très ouverte. Et 15-25 cm c’est justement la
hauteur minimum qu’il faut pour contenir barillet et miroir primaire.
La cage secondaire
On peut très bien construire une cage à double
anneau. Son principal avantage est de pouvoir protéger l’araignée et le miroir
secondaire par le haut et par le bas. C’est agréable de pouvoir poser la cage
n’importe où tout en restant protégée. Il n’y donc pas forcément de type de cage meilleure qu’une autre,
cependant à partir de 500mm une cage mono-anneau est préférable pour des questions
d’encombrement et de poids. Une cage légère pour un grand télescope permet de
contribuer à un meilleur ratio poids cage primaire/poids cage secondaire. Une
cage secondaire en carbone ou en composite bois/nida/basa peut donc faire
l’affaire dans ce but. Une cage mono-anneau en position haute est certes plus simple à
réaliser mais les tubes serrurier sont plus longs et il est impossible de la
poser à plat à moins de la retourner...
Le ratio poids cage primaire/poids cage secondaire (RCPCS)
L’intérêt d’avoir une cage autoportante et auto-rigide
est d’avoir de la matière. Cela rajoute du poids. Mais pas trop, c'est une question d'équilibre. On peut aussi concevoir une
caisse plus légère en utilisant un composite bois/polystyrène extrudé. Cela permet de construire une cage à la fois massive et d'un poids non excessif. Ne pas
hésiter également à faire un barillet très solide et ne négligeant pas de la matière. On
peut encore rigidifier le tout en collant à l’epoxy la structure métallique à la
caisse en bois. Ainsi, associé à une cage secondaire mono-anneau très légère,
on peut avoir un RCPCS supérieur à 6 alors que sur un gros télescope
conventionnel il est voisin de 5. En effet avec un RCPCS élevé nous pouvons
avoir un centre de gravité de l’instrument dont la position réelle changera
faiblement même avec les oculaires les plus lourds. C’est donc intéressant
d’associer des tourillons sur roulements avec un RCPCS élevé. De plus cela
permet de ne pas avoir des tailles de tourillon de taille démesurée.
Araignée pyramidale.
Entre autres intérêts, cela permet d’avoir un miroir secondaire qui reste
protégé et de pouvoir poser la cage à plat ce qui est pratique lors des
manipulations sur le terrain. L’araignée pyramidale équipe avantageusement une
cage avec un anneau en position basse. Associé à une cage du primaire autoportante
cela permet d’avoir une longueur de tubes serrurier la plus courte possible.
Barillet astatique ou pas ?
Si on peut utiliser le principe du barillet astatique
pour un petit diamètre, il n’a de réel intérêt que pour un diamètre supérieur à
500mm. Le barillet astatique n’est pas si difficile à construire et permet de
ne pas multiplier les étages « multipoints » d’un barillet
conventionnel pour un grand diamètre. Le barillet astatique permet de
s’affranchir de certaines incertitudes mécaniques dues à la multiplication des
étages… Il permet le support des miroirs fins.
Prochainement je parle de quoi ?
Tellement à dire... Les optiques, les outils, la
qualité de fabrication, le choix des matériaux, faire seul un télescope ou dans
une structure associative ?, la collimation électrique, les systèmes de
connections des tubes serrurier, le rocker, la base, le bafflage, etc.
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