Le cahier des charges
Il est celui d’un télescope dobson mais la grande différence
c’est que la cage du miroir secondaire est connectée via un seul tube.
- Totalement démontable et aucun élément ne doit excéder
50-60 cm de long de manière à pouvoir entrer dans une petite valise. Le télescope
doit pouvoir voyager en avion le cas échéant. La cage du primaire irait en bagage cabine et le
reste en soute.
- Principe du télescope monobras avec triangulation intermédiaire type
"trépied"
- Principe du télescope à un seul tourillon
- Bras unique en carbone pultrudé tant pour le monobras (gros diamètre)que pour
la triangulation intermédiaire (petit diamètre)
- Toute la visserie en inox ou laiton et quelques vis en nylon.
- Garantie sans rivets (les trucs non démontables, cela ne me va pas...) et presse-étoupes pour les raccords
(disgracieux).
- Large utilisation du composite CTP bouleau aviation/nida/balsa et quelque
plaques d’aluminium ou duralu.
- Compatible cercles digitaux Sky Commander (ou autres).
- Collimation par le haut pour ajustement à l’oculaire
- PO léger mais pouvant recevoir les oculaires les plus lourds
- Lames araignée 2 branches en carbone
- Bafflage en plaquage CTP bouleau
- Poids total de l’instrument attendu, voisin de 12 kg, optiques comprises
- Vernis marin à l'eau (plus écologique) en 4 à 5 couches minimum pour les pièces de bois
- Précâblage électrique pour ventilateur de mise en température, antibuée miroir
secondaire et oculaires.
- De la visserie imperdable autant que faire se peut
- Pas de système à ressort/élastique de rappel
- Batterie au lithium intégré dans la cage du primaire. La recharge s’effectuera
par panneau solaire ou chargeur dédié.
État de l'art
Les réalisations sont très peu nombreuses. Quelques
amateurs; surtout aux États-Unis, en Allemagne et en France. La première
réalisation d’un dobson monobras qui corresponde à la philosophie du cahier des
charges définie est celle, en 1992, de Jerry McMurray. Il y a aussi un fabricant qui en
propose à la vente. Il s’agit du LiteScope, preuve qu’il existe un besoin et qu’on
peut optimiser ce type d’instrument.
Une bonne source d’inspiration pour moi est ici :
Une très belle réalisation en provenance d’Allemagne :
Et bien entendu la réalisation de Jean-Pierre Gelabert en
métal que j’ai eu l’occasion de tester à Valdrôme en 2012.
Une réalisation remarquable ici. Cela montre qu’il faut
se poser la question de la présence de un ou plusieurs haubans :
Avec du bois :
D’autres réalisations :
Et ne pas oublier la réalisation de Jacques Civetta
disponible sur altaz, qui reste un site de référence pour la fabrication des
télescopes :
Pour les anglophones :
Bon finalement, il y en a un certain nombre et j’en n’oublie.
Mes excuses a eux.
La réalisation
Plutôt que du laïus trop long, place aux photographies
de la fabrication.
La cage du primaire
Les premiers éléments de la cage du primaire.
Montage d'un premier mur.
Présentation des éléments du barillet
Montage/collage d'autres murs, de la poignée qui servira également d'accroche du tube.
Les murs montés.
Le ventilateur fait 10mm d'épaisseur pour un diamètre de 70mm
La caisse vue sur de dessous/dessus
Le dispositif d’accroche du monobras inférieur
Les deux demi-monobras
Le dispositif de connexion entre les deux monobras
Détail du dispositif "clé de voute" entre les deux demi-tubes.
Un secret pour une rigidité extrême
Un millefeuille CTP aviation 5mm avec résine et tissu de verre qui est moins cher que le carbone
La fabrication de la cage secondaire
Un premier montage
Le support de chercheur en sommet de tubes
Quelques explications...
Vision au cheshire
La fabrication de l'unique grand tourillon
Une première approche de la construction du rocker
Rocker et base
La base se monte à l'envers dans le rocker pour une meilleure optimisation du rangement.
Autres vues
La fiche de pesée
Cage secondaire: 1296 gr
Nettement plus légère que la première version du télescope de voyage (au moins 1 kg de gagné)
Cage Primaire: 7900 gr
Il
s’agit là de la cage miroir compris, qui sert à la fois de cage et de
valise de transport. Glisser un miroir seul dans un bagage à main n'est
pas toujours la solution la plus optimale... Sauf pour un diamètre supérieur à T300, là on a pas
le choix (certains passent des T400 ainsi, ils se reconnaitront). Plus
légère de 200 gr que la première version. En dessous du poids limite
pour le bagage cabine Air France. La valise/cage primaire pourra prendre place
dans une autre valise type bagage cabine aux dimensions standards.
Rocker: 3265 gr
Pièce
nettement plus lourde que la dernière version qui culminait à 1300 gr
environ. Mais la stabilité n'a rien à voir. Un rocker bien rigide et qui
pèse un peu c'est quand même l'assurance d'avoir une absence
d'élasticité dans les mouvements...
Base: 818 gr
Plus légère de 200 grammes par rapport à la dernière version. Elle est plus simple, solide et basique!
Bras triangulation PO: 100 gr
Bras inférieur: 1178 gr + 3 boutons moletés M8 82gr
Bras supérieur: 432 gr
Contreventement hache: 44 gr
Contreventement du bras inférieur: 2x115 gr
Hache (ou tourillon): 878 gr
Chercheur Quick Finder et son adaptation au sommet du tube supérieur: 108 gr
Télescope complet sans ni rocker ni base (càd celui que je peux empoigner d'une main): 12000 gr.
Plus léger que la dernière version de plus de 1 kg!
Poids total du télescope complet: 16 kg.
Quelques éléments de conclusion
Que
peut-on dire? Qu'en gros le cahier des charges est respecté sauf que le
bilan de la pesée me montre que je n'ai rien gagné en terme de poids
total même si chaque élément est mieux optimisé. Ce que j'ai gagné sur
les tubes et la cage du secondaire, je le perds dans le rocker. En
revanche grâce à ce dernier, j'ai beaucoup gagné en terme de rigidité et
de confort d'utilisation. Le rangement du rocker est intéressant. Il
prend relativement peu de place. Je peux aussi placer la caisse du
primaire dans le rocker pour un voyage long en voiture. On aurait pu
gagner du poids? Oui sans doute en faisant un rocker en composite
carbone/balsa... mais le temps de réalisation n'est pas le même... Dans
une seconde vie peut-être... car je suis plutôt du genre qui veut avoir
fini avant de commencer!
Je
pense que le rocker est certes un peu lourd (encore que pour ce genre
de chose, par rapport à un télescope classique, c'est très léger)... Le point technique un peu nouveau dans cet fabrication, c'est le support amovible qui
se replie sans entraver les possibilités de rangements optimisés pour le
transport, tout en gardant la rigidité qui va bien. En réalité, on peut
envisager l'idée que ce rocker est un bon prototype pour faire quasi le
même en composite carbone/balsa ou autre. En effet il s’agit de
conserver les mêmes propriétés de rigidité. Mais c'est cette piste qui est privilégié pour un gain en poids qui pourrait être assez conséquent (supérieur à 1,5 kg en tous cas). Enfin, le tourillon peut
aussi être allégé. Sur ma précédente version du T300 un tourillon ne
pesait que 340 grammes! (composite bois/balsa) Ici, compte tenu du temps
dont je dispose en ce moment, je n'ai pas voulu prendre trop de risques
en assurant un tourillon de grande taille avec les propriétés de
rigidité souhaité. C'est pour cela qu'il fait 878 grammes (ce qui en
passant n'est pas très lourd.. à cause des trous ... ). J'aurais pu aussi limiter le poids du tube inférieur mais pas de beaucoup.
En
clair sur un télescope du même acabit, en mettant les bons matériaux là
où il faut, je pense être en mesure de gagner entre 1,5 et 2,5 kg ce qui
nous mènerait au voisinage des 13-14 kg. Difficile de descendre en
dessous avec un monobras, à moins d'utiliser des solutions du type sans
caisse primaire de protection et sans porte oculaires 2 pouces... Ces deux dernières
considérations, surtout la dernière, n'ont à mon sens même pas lieu
d'être dans la conception d'un télescope, fût-ce de voyage... En effet
comment profiter d'un correcteur de comma comme le paracorr, de la jupe 2 pouces d'un Ethos 4,7mm,
d'une bague de serrage annulaire 2 pouces placée sur la binoculaire (permet de
limiter efficacement le porte-à-faux), etc ?
Voilà, j'ai donc terminé
hier les 2 bafflages et du coup je suis parti le soir même en grande
observation avec l'ami Thomas à Pech Luna (11). Ces bafflages sont en
bois! Il s'agit de parties de rouleaux de CTP bouleau aviation 0,6 mm
(vieux stock de 1948 trouvé chez un modéliste! A l'époque, ils savaient
faire de la super qualité...) teintés en noir et muni d'une couche de
vernis marin. L'avantage est qu'on peut les faire faire prendre à peu
près toutes les formes possibles et imaginables. Pour ranger le baffle,
hop dans un tube de protection!
En observation
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